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29.4.09

Je, tu, il, on, vous, ils

Je publie
Tu publies
Il publie
On publie
Vous publiez
Ils publient

Je publie ce message pour signaler qu'une espèce est en voie de disparition. Il est difficile de l'expliquer, mais le nous s'amuse à disparaître du français parlé. Et écrit.

La faute à qui ? Allez savoir, toujours est-il que ça fait de plus en plus soutenu que de parler de nous avec le pronom prévu à cet effet. De manière à ne choquer personne, le on est gentiment venu le remplacer. En effet, le nous est exclusif, sauf précision contraire. Ceci signifie que la personne à qui nous nous adressons n'en fait pas partie. Le on quant à lui est inclusif, il inclut tout le monde ou personne à la fois, selon l'humeur des protagonistes. En tout cas, il n'exclut pas par défaut.

Exemple du nous :
« Salut, qu'est ce que t'as fait hier ?
- Nous sommes allés à la piscine.
- Ah ok. »

Vous imaginez vraiment quelqu'un vous dire ça ? Avouez que ça fait bizarre d'entendre telle sentence.

Exemple du on :
« Salut, qu'est ce que t'as fait hier ?
- On est allé à la piscine.
- Ah ouai ? Avec qui ?
- Je t'en pose des questions ? »

Nous imaginons bien la situation. Le on étant inclusif, le destinataire se sent concerné, donc se permet de poser la question. Tandis que le nous ne permet pas une telle liberté. C'est pourquoi le on paraît moins choquant : il permet de prendre des gants.

Cela dit, le sens original du on n'a pas été perdu. « On frappe à la porte » garde son sens d'« un inconnu frappe à la porte ». « On nous cache quelque chose » a aussi cette connotation. Mais le nous, lui, se fond totalement dans le on.

Pacotille, me direz-vous. Peut-être, n'empêche que nous avons bien l'air con si nous utilisons le nous à l'oral, me trompé-je ?


Pas de ribosome

Synthétiser un ribosome :